UNE GOUVERNANCE COUPEE DU REEL : LE CONSEIL MUNICIPAL DU 6 OCTOBRE 2025 EN PLEINE DECONNEXION
Description de l'article de blog :


Lors du dernier conseil municipal de Verrières-le-Buisson, la majorité municipale a présenté deux documents majeurs censés structurer la politique éducative et sociale de la commune : le Projet Éducatif de Territoire (PEDT) et la Convention Territoriale Globale (CTG) signée avec la Caisse d’Allocations Familiales. À première vue, cette double initiative pourrait marquer un tournant pour notre ville. Pourtant, derrière les discours lisses et les présentations convenues, ce qui nous a été soumis soulève de sérieuses interrogations.
Un PEDT sans consistance opérationnelle
S’agissant du PEDT, les constats sont clairs : ce projet reste largement théorique et déconnecté des réalités locales. À force de rester à un niveau de généralités, il finit par ne plus rien dire. Les intentions sont là — coopérations, parcours éducatif, implication des partenaires — mais où sont les moyens ? Où sont les actions concrètes, les objectifs mesurables ? Il évoque des coopérations sans établir de véritables partenariats structurés.
Le résultat est un PEDT bureaucratique et technocratique, fait pour satisfaire des exigences de forme plus que pour transformer le quotidien éducatif des enfants verriérois. Peut-on réellement espérer répondre aux besoins éducatifs locaux avec un projet aussi vague ? En l'état, il semble davantage conçu pour cocher une case administrative que pour impulser une véritable dynamique territoriale.
Un RPE enfin lancé… mais bien tard
Sur un autre registre, la municipalité a enfin acté la création d’un Relais Petite Enfance (RPE). Il était temps ! Ce service est attendu depuis longtemps et constitue un outil essentiel pour les familles, les assistantes maternelles et les professionnels de la petite enfance. En informant mieux, en soutenant les professionnels isolés, en créant des temps d’échange et d’animation, le RPE peut réellement réduire localement les inégalités d’accès à l’accueil des jeunes enfants, en particulier pour les familles les plus éloignées des services publics.
Mais là encore, il faut se poser une question politique fondamentale : pourquoi si tard ? Pourquoi avoir attendu la signature d'une convention avec la CAF pour initier ce projet pourtant indispensable ? Est-ce la logique du calendrier électoral dans lequel les villes de France sont entrées ? Cette avancée, bien que positive, vient tardivement et soulève un doute sur la capacité de la municipalité à anticiper les attentes des habitants plutôt que de répondre passivement en fonction du calendrier électoral.
Une organisation administrative discutable
Un autre point soulevé en conseil municipal mérite une attention particulière : l’existence d’une Direction Générale des Services Techniques (DGST), confirmée via la mise en ligne de l’organigramme de la ville. Ce choix est pour le moins surprenant. Selon le décret n° 90-128 du 9 février 1990, une telle fonction est réservée aux communes de plus de 40 000 habitants, ou aux EPCI à partir de 10 000 habitants. Or Verrières-le-Buisson ne compte même pas 15 000 habitants.
Ce choix pose donc une double question : est-il réglementairement justifié ? Et surtout, est-il budgétairement raisonnable ? La création d’un poste de haut niveau en dehors de tout cadre légal apparent pourrait être le symbole d’une gestion défaillante Alors que les finances publiques locales sont sous tension, de telles décisions doivent être pleinement justifiées. En l’absence de transparence, le doute s’installe sur la pertinence de cette organisation.
Une opposition passive ?
Enfin, on ne peut que s’étonner de l’attitude de l’opposition municipale. Présente en séance, elle valide les dossiers, puis les critique dans des vidéos diffusées a posteriori. Cette posture ambiguë dessert le débat démocratique. On attend d’une opposition qu’elle soit force de proposition, vigilante en séance, et non qu’elle se contente de commenter les décisions après coup, une fois les votes actés.
Une gouvernance à remettre en question
Ce conseil municipal, une fois encore, révèle les limites d’une gouvernance technocratique, distante et déconnectée des réalités du terrain. Les outils de l’action publique y sont flous, les orientations budgétaires opaques, et le débat politique réduit à la portion congrue.
Gérer une ville comme Verrières-le-Buisson ne se résume pas à des slogans ou à des schémas de pouvoir illisibles. Cela exige des choix assumés, des décisions courageuses et une écoute sincère des besoins des Verriérois.
Retrouvons Verrières portera une autre vision : celle d’une gouvernance claire, ouverte et responsable, fondée sur la transparence, la proximité et l’engagement. Nous voulons redonner du sens à l’action publique, replacer les citoyens au cœur des décisions et faire de Verrières une ville où l’avenir se construit pour et avec ses habitants.